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Publié le 13 juin 2011

Conflits post divorce, l'avis d'un psychologue

DIVORCE CONTENTIEUX POST DIVORCE AVOCAT APELBAUM

LE FIGARO - Comment expliquez-vous la hausse des conflits familiaux post divorce ?

Bruno DÉCORET - Juridiquement parlant, il y a d'abord un leurre. Le consentement mutuel recouvre deux formes de divorce très différentes sur le fond : le divorce par demande conjointe et le divorce demandé par l'un accepté par l'autre. C'est ce dernier qui pose souven problème. Car si le conjoint accepte la requête dans ses termes, il n'en accepte pas pour autant ses conditions ou ses conséquences.

Quelle explication d'un point de vue psychologique ?

Dans les représentations sociales, le divorce est toujours perçu comme le constat d'un échec et non pas comme le passage d'un état à un autre. Or c'est sur cette base d'échec que vont venir germer le conflit et les reproches : on cherche à attribuer la faute ou la responsabilité à l'autre. Et ce contentieux s'exprime le plus souvent dans tout ce qui est lié à l'organisation parentale post-divorce, matérielle et financière.

Comment analyser la multiplication des ruptures du lien parental, notamment avec le père ?

Alors qu'on tend vers un discours égalitaire entre les sexes, ni la société, ni la justice, ni même l'entourage traitent les pères et les mères de la même manière. Et, eux-mêmes ne réagissent pas de façon similaire. Mais les ruptures ne sont pas plus du fait de l'un ou de l'autre sexe uisque, à situation égale, l'homme ou la femme qui n'a pas la garde de l'enfant est le parent le plus susceptible de ne plus le revoir. Ces ruptures du lien tiennent donc au fait d'être dans le rôle second, de ne pas être le parent «gardien». C'est une question d'exercice du pouvoir. Le parent qui réside avec l'enfant contrôle plus, par définition, la relation.

Serait-ce la raison du durcissement des conflits ?

Je dirais qu'il ne s'agit pas tant d'une augmentation des conflits que de la baisse du renoncement. Surtout pour les pères. Ils sont désormais prêts à en «découdre». En effet, la nouvelle génération est davantage investie d'un point de vue affectif et organise beaucoup plus sa vie professionnelle en fonction des enfants. Elle est par exemple tout à fait capable de refuser une promotion avec mutation. Elle a donc plus d'énergie pour défendre sa place et se bagarrer. D'autant que ces dernières années, avec les familles recomposées, s'ajoute un fort sentiment de dépossession.

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